En général l’art urbain est un mouvement d’art contemporain qui regroupe toutes les formes d’art réalisé dans la rue, ou dans des endroits publics. Il s’agit d’un art qui englobe diverses techniques telles que le graffiti, le pochoir, la mosaïque, les stickers ou les installations. Nous parlons principalement d’un art éphémère vu par un très grand public.
Le treet art est un art qui se développe aux États-Unis dans les années 1970 et qui arrive en Europe dans les années 1980. Grâce aux grandes rétrospectives, allant même jusqu’à s’exposer dans les galeries d’art et les musées de la planète, les graffiteurs deviennent de plus en plus à la mode.
Aujourd’hui l’art urbain voit naître une nouvelle génération de peintres dont les idoles s’appellent: Bansky, Miss Van, Blu, Invader, Shepard Fairey, JR, Clare Rojas, Alicè, Borondo, Roa, Jef Aerosol, C215 etc... Dans le street art Rome la plupart de ces artistes nous permettent de partager un patrimoine inestimable
Étant l’art urbain un art relativement jeune souvent les néophytes confondent le tag avec le graffiti. Les deux ne recou-vrent pas la même signification. Si un tag est une simple signature, le graffiti est un dessin avec une signature ou autour d’une signature. Ce qui débuta par la simple représentation de tags prit des proportions gigantesques.
En effet, le street art Rome tout au début se manifeste dans les stations de métros et sur les wagons de trains qui seront recouverts d’inscriptions des plus variées. Le même phénomène sera présent dans la plupart des capitales et des gran-des villes du monde. En seulement quelques années, les artistes graffeurs améliorèrent leur art en adoptant des styles divers, en enrichissant couleurs et formes, créant des compositions jusqu’alors méconnues.
Les graffitis deviennent tout doucement des outils de dénonciation, notamment des inégalités sociales engendrées par la nouvelle société de consommation.
Dans l’imaginaire des touristes à tort Rome est souvent considérée loin des mouvements avant-gardistes. Mis à part les grands projets contemporains depuis désormais déjà quelques années les guides de Visiterome mènent les touristes les plus curieux à la découverte de l’art urbain de la capitale italienne. Il s’agit de découvrir Rome de façon différente et en même temps d’être introduits dans les méandres les plus profonds de la ville. La découverte d’une galerie d’art en plein air en constante évolution.
Le street art ayant été finalement reconnu comme un art d’avant-garde et suite à la collaboration entre les associa-tions culturelles et le monde politique, contribue à réaménager les quartiers de la banlieue défavorisée. En même temps l’art urbain permet d’amélioré la qualité de vie des habitants.
La valorisation des quartiers populaires par le street art a permis l’ouverture de nouveaux bars et trattorias proposant les délices de la gastronomie italienne et romaines. ̈S’immerger dans le street art devient donc l’occasion d’une balade gourmande en dehors des sentiers battus. ! Finalement les quartiers qui étaient considérés comme les points faibles de la capitale sont devenus de véritables attractions touristiques.
Le quartier Ostiense est le premier des quartiers de Rome ou se développe cette nouvelle forme d’art. Fondé en tant que quartier industriel, « Ostiense » est aujourd’hui l’un des lieux parmi les plus animés et intéressants de la capitale ita-lienne, plein de pubs, de restaurants, de musées et de lieux de rencontre.
Mis à part l’art urbain à ne pas rater la visite au superbe Musée archéologique de la “Centrale Montemartini“, résultat d’une véritable symbiose entre l’archéologie classique et l’archéologie industrielle.
Dans ce quartier avec le projet “Ostiense District “30 peintures murales ont été réalisées par d’importants artistes interna-tionaux. Le long des rues se côtoient des styles très hétérogènes qui transforment les façades autrefois grises des bâtim-ents en véritables d’œuvres d’art, joyeuses et colorées. A l’angle de la Via del Porto Fluviale et de la Via del Gazometro, l’artiste italien Iena Cruz a réalisé sur une surface de plus de 1000 mètres carrés une œuvre intitulée « Chasse à la pollu-tion ». La peinture utilisée est une peinture écologique car il ne faut pas oublier que l’art de rue peut aussi avoir une vo-cation écologique. Douze mètres carrés de surface peintes avec cette peinture particulière peuvent absorber toutes les substances polluantes produites par une voiture en une journée entière. Cette grande murale est donc capable de purifier l’air comme une forêt de trente arbres. Superbe entre autre le travail de l’artiste BLU dans la via del Porto Fluviale mais aussi l’œuvre de JB Rock avec les visages de célébrités de l’histoire, de Dante à Obama, le pape Jean-Paul II, Zorro.... Dans le Testaccio l’artiste belge Roa nous donne une nouvelle image de la « louve » avec l’œuvre murale inti-tulé « The jumping wolf » !
Proche du quartier d’Ostiense se trouve le quartier de Tor Marancia. Un important projet d’art urbain intitulé « Big City Life » a été mis en œuvre en 2015. Vingt artistes de renommée internationale ont peint et décoré les façades de 11 lo-gements sociaux avec 22 grandes œuvres murales. Les oeuvres sont inspirées de la vie, de l’histoire ou des habitants du quartier. Chacune d’elle a un lien avec au moins un habitant de l’immeuble couvert par la fresque.
En 2016 à l’occasion de la 15ème Exposition internationale d’architecture de la Biennale de Venise, le pavillon italien ayant pour thème « Prendre soin-Concevoir le bien commun » a accueilli et récompensé le projet « Big City Life ».
Il est aussi possible d’aller à la découverte de superbes projets d’art urbain à Rome dans le quartier de Garbatella. De véritables stars de l’art urbain tel que Solo, Diamond, Sten & Lex, Gomez y ont laissé leurs empreintes. Il s’agit d’un quar-tier historique romain d’inspiration anglaise, voulu par le roi d’Italie Victor Emanuele III dans les années 1910. Le quartier fut conçu comme une cité-jardin pour héberger les classes populaires romaines. Lieu devenu célèbre avec le film «Jour-nal Intime » de Nanni Moretti. A’ nos jours il s’agit d’un quartier bobo qui en 2020 a fêté ses 100 ans !
Les quartiers populaires et multiethniques de Torpignattara et du Quadraro avec le projet M.U.Ro. (Museo Urbano di Roma) accueillent 25 œuvres d’artistes italiens et internationaux tel que le polonais Etam Cru, le français Jef Aerosol, les américains Garry Baseman et Beau Stanton, les italiens Davis Diavù et Alicè, etc... Incroyable ! A’ ne pas manquer l’œuvre « Hostia » du street-artist italien Nicola Verlato, hommage à Pier Paolo Pasolini. L’œuvre surnommées la “Cha-pelle Sixtine de Tor Pignattara” se développe sur dix mètres de haut sur près de six de long et montre la mort de l’écrivain et réalisateur romain tué en 1975. Il ne s’agit plus de graffiti sauvages mais plutôt de la reconquête des espa-ces publics !